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L’achat d’un premier camping-car n’est jamais une mince affaire. Il faut prendre du recul et garder la tête froide face à l’avalanche des propositions commerciales.

▪️Croire au camping car idéal !

L’erreur : On voudrait bien y croire, mais le camping-car idéal n’existe pas, sauf dans les rêves… Difficile de répondre à des exigences diamétralement opposées -petit dehors et grand dedans- comme le laissent croire parfois certains slogans publicitaires.

Le conseil : Préparez-vous à des compromis ! Dans le cadre d’un premier achat, certains professionnels recommandent de se concentrer sur l’aménagement et la circulation intérieure, véritables juges de paix selon eux. « Elles conditionnent beaucoup le confort et le bien être futurs“, précise Jean-Marie Jousse, de Caravane Service Jousse (76- Rouen). Acheter un camping-car dépassant les 7 mètres n’est jamais un handicap majeur ; par contre, choisir une chambre inadaptée, mal conçue, ne permettant pas une libre circulation autour du lit, peut se révéler un problème à moyen terme et conduire au renouvellement prématuré du camping-car ».

▪️Mal évaluer l’usage futur

L’erreur : Qui peut le plus peut le moins ! À l’heure du choix, beaucoup d’utilisateurs se réfugient derrière ce concept et retiennent un modèle parfois inadapté à leur mode de vie. Par exemple, ils réclament le maximum de couchages, alors qu’ils partent exclusivement en couple ; ou bien optent pour un double plancher sans jamais voyager en basse saison. Les exemples ne manquent pas. « Sur les profilés, le lit escamotable de pavillon est un excellent lit d’appoint si on s’en sert. Autrement, il grève la charge utile, réduit la hauteur intérieure, les capacités de chargement, génère parfois des bruits parasites en roulant et coupe la lumière zénithale. Bref, sans vouloir en faire le procès, ce n’est pas forcément la panacée » prévient Mr Coulon de CLC Valenciennes.

Le conseil : Le plus dur reste à bien estimer ses besoins. Pour cela, pas d’autres moyens que de répondre à une série de questions essentielles :

  • Un camping-car d’accord, mais pour quel usage ?
  • Avec quelle fréquence d’utilisation ?
  • Avec qui ?
  • Pour partir longtemps ?

▪️Acheter loin de chez soi

L’erreur : Les salons, comme celui du Bourget (93), sont très appréciés des visiteurs qui peuvent y comparer un large panel de modèles et mettre en concurrence les marques. Attention tout de même de ne pas céder aux chants mélodieux de la première sirène venue !

Le conseil : Jouez la carte de la proximité. Sur les salons, contractez avec une concessionnaire proche de votre domicile, sous peine d’allers et venus inutiles et incessantes en cas de pépins sur le camping-car. Quand bien même votre demande serait légitime, les frais de déplacement resteraient à votre charge !

Prenez soin de réunir un maximum d’informations sur le sérieux de votre interlocuteur, en visitant au préalable les concessionnaires de votre région.

▪️Ne pas se soucier de la charge utile !

L’erreur : La charge utile, c’est un peu le talon d’Achille des camping-cars modernes, à cause de leur suréquipement et de leur embonpoint. On doit la considérer comme un critère essentiel de différenciation.

Pour faire simple, la charge utile c’est la réserve de masse que laisse le constructeur pour le transport des passagers, à l’exception du conducteur (75 kg) déjà prix en compte dans la masse en ordre de marche. Plus elle est faible, plus vos capacités de chargement et de transport seront limitées. Le seuil à ne pas dépasser étant la MMA (PTAC), sous peine d’être en surcharge.

La charge utile se calcule par soustraction de la masse à vide en ordre de marche à la masse maximale techniquement admissible (PTAC).

Le conseil : Au moment de cocher la case de certaines options à l’achat (attelage, motorisation supérieure, climatisation cabine), prenez en compte l’impact qu’elles auront sur la charge utile et sur le nombre de place carte grise.

D’une manière générale, privilégiez aussi des camping-cars à charge utile convenable, c’est-à-dire au-delà de 400kg. Pour Luigi Bianchi, le président de la Fédération française des associations et clubs de camping-cars (FFACCC), « c’est un minimum pour pouvoir embarquer des bagages et d’autres personnes que le conducteur. Nous recommandons aux acquéreurs d’un véhicule neuf de demander un certificat de pesée, lorsqu’ils remplissent leurs bons de commande en concession. C’est le seul moyen de connaître le véritable poids à vide de leur camping-car et donc la charge utile réelle. »

▪️Négliger la technique de fabrication

L’erreur : Contre toute attente, les clients s’intéressent rarement à la technique de fabrication du camping-car et à la nature des composants utilisés, alors qu’il existe de vraies différences d’une marque à l’autre. Auriez-vous l’idée d’acheter une maison sans jeter un coup d’œil à la toiture ?

Le conseil : Prenez le temps de peser les avantages techniques des modèles convoités. Sans forcément étudier l’ensemble des détails, arrêtez-vous sur la qualité de l’isolation, l’épaisseur des panneaux, la présence d’un toit polyester à recouvrement, l’installation de prolongateurs de châssis qui supporte le plancher au-delà de l’essieu arrière, les points d’ancrage du mobilier, etc. Aujourd’hui, le top étant la cellule polyester monobloc (3CCArtier, Wingamm) construite comme la coque d’un bateau. Très peu répandue, elle est aussi beaucoup plus chère.

▪️Considérer le garage comme une question secondaire

L’erreur : Il y a parfois des sujets que l’on renvoie après l’achat. Moins que pour un bateau, mais plus que pour une voiture, la question du stationnement du camping-car se pose avec acuité… avant l’achat.

Le conseil : Choisissez un véhicule adapté aux dimensions de votre garage ! Ne souriez pas, chaque année des particuliers qui avaient visé trop juste ne peuvent rentrer leur véhicule. Si vous n’en possédez pas, sachez que certaines sociétés réalisent des abris spécialement conçus pour les camping-cars.

▪️Roulez sous motorisé

L’erreur : Sous prétexte que le camping-car serait un véhicule prévu pour la balade, la motorisation devrait rester un élément accessoire.

Le conseil : Adaptez la motorisation à la taille et à la masse du camping-car. Le Fiat 2,0l 115 ch. associé à une boîte à cinq rapports – contre six au-delà (130, 148 et 177 ch)- ne doit être privilégié que sur les petites unités (moins de 6 m). De surcroît, c’est un mauvais calcul, car la petite motorisation déprécie à la revente le camping-car et génère une surconsommation : moteur d’ancienne génération qu’il faut relancer dès les premiers raidillons.

▪️Optez pour un financement trop long

L’erreur : Pour faire baisser les mensualités, beaucoup de primo-accédants sont tentés de prendre un crédit sur le long terme, parfois même au-delà du raisonnable.

Le conseil : Les spécialistes du financement sont formels : évitez les crédits sur 144 mois (12 ans) ou plus, qui vous obligent à rembourser uniquement les intérêts d’emprunt durant les premières années, alors même que la valeur du véhicule acheté se déprécie fortement. En cas de revente précoce du camping-car, la somme reçue ne couvrira jamais le capital emprunté. C’est la raison pour laquelle il est recommandé d’arriver avec un apport minimum de 20% du montant total.

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