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Petit à petit, ils ont tout quitté, le travail et l’appartement dans le sud de la France, pour s’installer définitivement dans un van aménagé, puis dans un camping-car Hymer B564 de 1993. Après deux années à vivre et travailler sur les routes, en tant que photographes, Myriam et Florian nous racontent leur quotidien, les petites contraintes et les bonheurs.

▪️Pouvez-vous nous dire en quelques mots qui vous êtes et nous expliquer en quoi consistent vos jobs de nomades digitaux ?

Salut Camping Car Le Site, nous c’est Myriam et Florian, deux jeunes quadra. Nous vivons sur les routes avec Bobby, notre Hymer Citroën de 1993 depuis plus d’un an et demi et sommes photographes Outdoor, avec une spécialisation en photographie sous-marine pour Flo.

Nous sillonnons les routes de France au gré de nos envies dans le but de capturer les ambiances et paysages qui nous plaisent tant.

▪️Quelles sont les raisons qui vous ont conduits à devenir des « nomades digitaux » ?

En réalité nous n’avions pas prévu de devenir des nomades digitaux. Tout cela s’est mis en place progressivement. Nous avons d’abord quitté nos emplois respectifs pour nous lancer entièrement dans notre nouvelle activité de photographe, avant de quitter notre appartement dans le sud de la France.

Puis, par intermittence nous avons découvert les voyages itinérants avec un premier van aménagé par nos soins, un petit fourgon H1 L1.

Ça nous a tout de suite plu !

Ce n’est que l’année suivante que nous avons acheté un camping-car pour avoir plus de confort au quotidien et à l’année. Que ça soit en été comme en hiver.

Myriam et Florian, dans le grand bain de la vie nomade.

▪️Quels sont les avantages à travailler et vivre sur la route ?

Vivre sur la route c’est la liberté de découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles villes, de rencontrer plus de gens, de posséder moins et d’être tout aussi heureux.

C’est également un moyen d’être plus proches de la nature, de la voir vraiment, de vivre réellement le moment présent…

En seulement 2 ans de vie sur les routes françaises, nous avons vraiment le sentiment d’en avoir appris plus que durant toutes les années où nous étions sédentaires à plein temps !

▪️De quel budget mensuel avez-vous généralement besoin ?

La vie sur les routes nécessite bien moins de dépenses qu’une vie sédentaire. Nous nous sommes débarrassés de toutes nos contraintes financières : loyer, crédit… Toute notre vie tient dans notre véhicule, donc  nous n’avons pas besoin d’un stockage extérieur dans un local.

Nous faisons le choix de ne pas nous déplacer tous les jours, c’est l’avantage d’un camping-car où tout le confort (douche, wc, cuisine) est à l’intérieur. Nous pouvons rester facilement 4 jours sans bouger.

Les seules dépenses incompressibles sont alors l’assurance (qui coute en général moins cher sur un camping-car que sur une voiture), l’essence, le gaz, les courses. Et puis de temps en temps nous allons sur une aire de services pour recharger les batteries.

Bien sûr, il y a également les charges liées à notre activité.

Bref, en moyenne, pour tous les deux, toutes dépenses confondues (et selon nos déplacements), c’est entre 500€-700€/mois. Ce qui représente tout juste un loyer sur la Côte d’Azur dont nous sommes originaires !

Un camping-car Hymer de 1993. Toujours vaillant pour accompagner les aventures de Myriam et Florian.

▪️Tout n’est pas rose, quels inconvénients y voyez-vous ?

Il faut accepter de perdre ses repères habituels, puisque nous changeons régulièrement de lieu de stationnement. Ce qui est bien différent de la vie sédentaire avec un appartement et un travail fixe…

En pratique, les choses du quotidien prennent plus de temps. Il faut trouver un lieu où se garer (de plus en plus d’interdiction), où faire ses courses, où vidanger et se ravitailler en eau. Et chercher un espace calme pour travailler.

Sans parler des éventuelles pannes du véhicule et le stress de laisser ton camion avec toute ta vie dedans…

Bref, la vie en camping-car ou en fourgon aménagé apporte son lot d’inconvénients aussi !

Il faut sans cesse réadapter son quotidien selon l’endroit où l’on est. Au début ça peut être assez fatigant, voire épuisant. C’est comme tout, il faut un temps d’adaptation. Il faut alors créer et trouver une petite routine à mettre en place pour intégrer tous ces facteurs dans son quotidien.

▪️Comment vous voyez-vous dans 5 ou 10 ans ?

Hahaha ! Ce n’est pas facile de se projeter. Nous savons que nous ne passerons pas toute notre vie sur les routes, mais savons également que nous ne quitterons jamais les routes complètement non plus.

Nous n’avons jamais vraiment réussi à nous dire que nous nous poserions définitivement dans tel ou tel endroit. Et c’est encore moins le cas depuis que l’on a découvert ce style de vie.

Cela dit, dans quelques années on s’imagine bien avec un petit pied à terre, style tiny house, quelque part en pleine nature. Un endroit où l’on sait que l’on pourra venir se (re)poser entre deux roadtrips !

Une chose est sure, on ne pourra pas retourner à une vie sédentaire.

▪️Quels conseils donneriez-vous pour qui voudrait se lancer dans ce mode de vie ?

Avant de se lancer pleinement dans l’aventure, nous conseillerions d’abord de louer un camping-car et de le tester quelques semaines sur les routes. Tester pour voir si ce mode de vie correspond à vos attentes. Et puis ne pas improviser, mais partir avec quelques économies pour anticiper les éventuels coups durs (panne, immobilisation du véhicule…). Mais surtout : vivre pleinement ces moments !

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La passion de la photo et des grands espaces les guide au quotidien (photo Akaovan)

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