Publiée au journal officiel, la directive européenne 2025/2205 entre en vigueur aujourd’hui. Elle doit permettre à terme la conduite de camping-cars de 4250 kg avec le permis B.
Engagée dès 2023, la réforme complète de la directive 2006/126/CE régissant les permis de conduire dans l’UE suit son cours. Dernière étape en date, la publication début novembre au journal officiel de l’Union européenne (JOUE) de la nouvelle directive 2025/2205 du 22 octobre 2025 qui abroge la précédente. C’est un signal fort qui marque son entrée en vigueur formelle, 20 jours après sa publication.
À partir de maintenant, les États membres, dont la France, disposent normalement d’un délai maximum de quatre ans pour la transposer dans leur droit national. Fixé par la directive, ce délai particulièrement long tient compte de la complexité de l’application. Au bout du compte, la mise en œuvre devrait se faire entre 2026 et 2028.
Un encadrement nécessaire
Rappelons qu’elle introduit de nombreux changements, comme le permis numérique et l’harmonisation des sanctions, mais aussi l’autorisation donnée aux titulaires du permis B de conduire un véhicule dont la MMA (masse maximale autorisées = PTAC) serait comprise entre 3500 et 4250 kg. Dans le texte, cette extension concerne en priorité les véhicules à carburant alternatif (électrique et hydrogène), mais n’exclut pas les modèles thermiques…
De toute façon, le relèvement de la MMA à 4250 kg avec le seul permis B ne se fera pas sans « mesures supplémentaires » avait estimé le gouvernement dans une réponse écrite faite à un parlementaire.
Un risque réel selon le gouvernement
« La conduite d’un véhicule de plus de 4 tonnes n’est pas équivalente à celle d’un véhicule léger. Elle nécessite une maîtrise particulière des gabarits, une vigilance accrue sur les distances de freinage, la stabilité du véhicule, ou encore les conditions de manœuvre sur des infrastructures parfois inadaptées. Par ailleurs, les données d’accidentalité démontrent de manière constante que le poids et la taille des véhicules sont des facteurs aggravants en cas de collision. Dans ce contexte, permettre la conduite de véhicules plus lourds sans encadrement supplémentaire, ni exigence de formation spécifique, représenterait un risque réel, en particulier pour les conducteurs les moins expérimentés ou ceux qui n’ont pas l’habitude de manier de tels véhicules. »
Quel sera l’impact de cette transposition sur le secteur du camping-car en France ? Difficile de le dire avec précision sans connaitre les mesures de formation spécifique réclamées par le gouvernement ? La situation invite à la plus grande prudence, eu égard à la position modérée de la France lors des négociations européennes.
Un enthousiasme mesuré
Bref, beaucoup de questions restent en suspens. Par exemple, cette autorisation de conduite d’un camping-car de 4250 kg sera-t-elle soumise à une visite médicale périodique comme pour le permis poids lourd ? Pour l’instant, l’enthousiasme reste très mesuré du côté des constructeurs français de camping-cars qui n’attendent pas cette mesure d’ouverture comme le Grand Soir.
Certains rappellent que la création d’une variante simplifiée du permis C1, identifiée par le code 97, n’a pas modifié les comportements d’achat des clients. « Ce permis C1 est trop mal connu, alors qu’il autorise la conduite de camping-cars ayant un PTAC de 7500 kg. C’est sans doute là qu’il faudrait faire un effort de communication » témoigne l’un d’eux. Allégé, ce permis C1 code 97 exclut de l’apprentissage l’ensemble des règles régissant le transport de marchandises.
